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Contrôles biométriques aux frontières de Schengen : les aéroports européens sous tension

Par 20/12/2025Spatial

L’espace Schengen, symbole de libre circulation, fait face à de nouveaux défis avec l’implémentation du système Entry/Exit (EES). Ce dispositif biométrique vise à renforcer la sécurité en enregistrant les données des voyageurs non-européens. Cependant, son déploiement progressif entraîne déjà des perturbations majeures dans les aéroports européens, avec des files d’attente qui s’allongent considérablement.

Des temps de contrôle qui explosent

ACI Europe, l’organisation qui représente les aéroports du continent, tire la sonnette d’alarme. Selon ses observations, les temps de passage aux frontières ont augmenté de près de 70% dans certains aéroports majeurs. Les files d’attente peuvent désormais atteindre trois heures lors des périodes de pointe. Cette situation crée une désorganisation des flux de passagers, augmente le risque de correspondances manquées et met une pression considérable sur les compagnies aériennes et les gestionnaires aéroportuaires.

Les aéroports situés en France, Allemagne, Italie, Espagne, Portugal, Grèce et Islande figurent parmi les plus touchés par ces retards. L’EES, qui enregistre désormais empreintes digitales, photo et données de voyage, remplace l’ancien système de cachets manuels dans les passeports. Son application généralisée est prévue pour début 2026, ce qui laisse craindre des blocages encore plus importants.

Un appel urgent à la Commission européenne

Face à cette situation critique, ACI Europe demande une révision urgente du système EES. L’organisation exhorte la Commission européenne, eu-LISA (l’agence européenne pour la gestion des systèmes d’information à grande échelle) et Frontex à trouver des solutions opérationnelles rapidement. Olivier Jankovec, directeur général d’ACI Europe, avertit : « Sans ajustement rapide, l’augmentation du seuil d’enregistrement des voyageurs débouchera inévitablement sur des blocages bien plus graves et des ruptures de fonctionnement systémiques pour les aéroports et les compagnies aériennes. »

La priorité immédiate est de stabiliser le fonctionnement de l’EES. Le calendrier actuel prévoit une augmentation significative du nombre de voyageurs enregistrés, passant de 10% à 35% dès janvier 2026. Sans une optimisation du processus, le risque de paralysie du trafic aérien devient une réalité tangible.

Les aéroports européens face à un défi majeur

L’implémentation de l’EES met en lumière les défis auxquels sont confrontés les aéroports européens. La nécessité de concilier sécurité renforcée et fluidité du trafic est un exercice d’équilibriste complexe. Les investissements dans les nouvelles technologies et la formation du personnel sont essentiels, mais la coordination entre les différentes instances européennes et nationales reste primordiale pour une mise en œuvre réussie.

L’été 2026 pourrait marquer un tournant, où les aéroports européens devront prouver leur capacité à gérer ces nouveaux contrôles sans compromettre l’expérience voyageur. Le secteur aérien, déjà fragilisé par plusieurs années de crise, ne peut se permettre de nouveaux ralentissements majeurs. La collaboration entre tous les acteurs est donc indispensable pour surmonter cet obstacle et garantir la continuité de la libre circulation, pilier de l’espace Schengen.

Emeline Dudoura

Bonjour, je m'appelle Emeline et j'ai 44 ans. Après avoir été hôtesse de l'air pendant de nombreuses années, je suis actuellement en reconversion. Passionnée par le service et la découverte, je souhaite maintenant mettre mes compétences au service de nouvelles opportunités professionnelles. Bienvenue sur mon site web !

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